Yoann Malinge
La notion de méchant et celle de méchanceté peuvent sembler naïves voire enfantines, de prime abord. Les méchants seraient des personnages de contes contre lesquels les héros et héroïnes luttent et qu’ils parviennent à faire cesser de nuire. Cependant, ces notions sont-elles vraiment naïves ? Après tout, les adultes continuent de s’en servir pour parler de personnages de films et de séries. Ces notions n’ont donc rien d’enfantines, elles sont plutôt l’expression d’un jugement du sens commun pour distinguer les types de personnages. Nous les utilisons également dans le langage ordinaire pour juger le comportement et les personnes dont les actions nous ont fait du mal. Enfin, ces notions peuvent être employées dans certains discours politiques qui qualifient les adversaires ou les ennemis.
Ce dossier de la revue Implications philosophiques rassemble des contributions en philosophie morale et sociale, en anthropologie philosophique, en métaphysique et en esthétique du cinéma et des séries pour questionner la figure du méchant. Il propose des articles d'Etienne Besse, de Pierre-Henri Castel, d'Alexandre Couture-Mingheras (Alexandre Van Ming), de François Jost et d'Andy Serin qui peuvent s’opposer ou se compléter, tel est l’indice du caractère problématique d’une notion qui appelle des choix théoriques conduisant à des approches différentes.
Lien vers l'introduction : https://www.implications-philosophiques.org/dossier-les-mechants-introduction/
Ce dossier contient notamment :
Je donnerai une conférence intitulée "Peut-on exprimer son moi intérieur ?" au Palais Provincial de Namur, le 8 novembre 2023.
Cycle "Le moi et l'alter ego"
Je donnerai une conférence intitulée "« Au commencement est la relation » :Je et Tu dans la philosophie de Martin Büber", le 22 novembre 2023, au Palais des Académies, Bruxelles
L'agent n'est pas un sujet, il est un être-pour-soi. Ce concept permet de rendre compte de l'existence de l'homme dans le monde. La caractérisation dynamique de l'homme, à savoir d'être en mouvement, en tension à partir de son néant d'être, place l'action au cœur de son existence. D'une part, en tant que mouvement l'homme se projette dans l'avenir. C'est cette projection qui constitue les possibles qu'il peut réaliser. D'autre part, cette thèse permet de comprendre l'action comme la réalisation de ce qu'est l'homme en tant que pour-soi. L'action n'est pas l'actualisation de caractères en puissance, c'est au contraire la présentation de l'existence de l'être-en-mouvement dans le monde, son inscription dans le monde et la tentative de rejoindre ce qu'il avait projeté. L'action est la réponse objective d'une attente que le pour-soi est, en tant qu'il se présente l'en-soi comme pouvant être modifié.
Face à l’épidémie de SARS-CoV-2, chacun d’entre nous se trouve démuni, faute de comprendre les causes réelles de cet événement. En utilisant des concepts issus de la philosophie de Sartre, cet article propose de mettre au jour les causes de l’épidémie à partir des actions collectives qui ont conduit au passage de la « barrière des espèces ». Ce faisant, il s’agit d’interroger les effets subis et non voulus de nos propres actions. Plutôt que de tenir pour responsables les premières victimes de l’épidémie, il faut se demander comment il serait possible de neutraliser les causes de l’épidémie. L’action collective apparaît alors non plus comme le problème mais comme la solution.
Lien vers l'article : https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2022-2-page-73.htm